Azankpo
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Le chien aboie
Les rois mages
L’eau c’est la vie
Patchwork aux fruits
Profil noir gauche
Profil droit jaune
Face bleue
Face verte
La Colonel
Azankpo
Togo
Camille Tété Azankpo est né en 1968. Togolais, doué d’une énergie hors norme, à une autre époque il aurait eu le pouvoir des forgerons de villages. D’abord artisan peintre d’enseignes, il s’en éloigne après avoir appris la force des signes et des images pour illustrer une promesse. Une histoire à raconter aux passants. Camille explore très naturellement, le puit sans fonds de la « récupération », des bois et des métaux. Il sait très tôt maîtriser la force visuelle de ses compositions et « artiste dans l’âme », son destin est ailleurs, doué pour sentir l’air du temps.
Azankpo révèle un sens de la composition décorative, une créativité qui le distingue de ce courant fort dans les années 80. Il travaille et se confronte à la production d’œuvres narratives et adopte la tôle émaillée des bassines des ménagères. Camille les redresse et découpe et qu’il finit par recoudre à sa façon.
La tôle emboutie devient médium et l’émail coloré et corrodé est sa palette. Cet émail né sous d’autres cieux. L’Angleterre, les Indes, la Chine et enfin le Nigéria va se diffuser dans tous les villages, dans toutes les cases. Identité d’un progrès toujours vivace, il est devenu une icône de la femme africaine. Un média qui porte des rêves d’abondance, parfois de promesses dictatoriales de généraux nigérians.
Camille Tété Azankpo n’est pas un artiste militant mais un témoin de son environnement et son approche des questions de l’Afrique est fine. L’Album du Soldat, une de ses premières expositions individuelles anticipait une réforme de l’État de Droit, une rupture de l’histoire. Et ses Black VIP ont revisité l’Afrique iconique. Il est aussi l’auteur d’une oeuvre monumentale magistrale : un mur de 23 m de long sur 3 de haut. Exposé une fois à Ouidah pour la Fête du Vaudou, et qui mériterait une commande publique ou un mécène.
Azankpo est exposé au Togo, à la Galerie AF et chez Curios, cabinet de curiosités de Michel Aveline et principalement en France et en Allemagne. Il se consacre aujourd’hui à la construction et la création d’un Centre d’art, atelier, résidence, lieu ouvert. Cet état génère la sûreté du geste, la vivacité du trait et l’improvisation « guidée ». Cela lui permet de travailler sans plans ni esquisses préparatoires, d’un seul souffle, d’un seul flux tendu. Le matériau est sublimé par ce travail surtout dans les rares grands formats. Ce fer blanc aurait des origines britanniques du coté de Birmingham et aurait été destiné à la conserverie des pêcheries du Nigéria. Joli détournement !
L’arbre de vie ancestral ou encore la faune et la flore du jardin paradisiaque sont des thèmes décoratifs qui vont se mêler au « roman historique » du peuple yoruba avec ses grandes migrations, ses exodes, ses conquêtes qui vont développer l’une des grandes cultures du continent africain, fondatrice d’un Royaume puissant et durable. Osogbo a magnifié ce récit exemplaire.